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Edition 2025
Homélie de Mgr Laurent Ulrich
Homélie de Mgr Laurent Ulrich
© Rudy Skitterians - Pixabay

| Collège des chapitres 740 mots

Homélie de Mgr Laurent Ulrich

Le 8 décembre, à l'occasion de la réouverture de Notre-Dame de Paris, Mgr Ulrich a prononcé une homélie sur l'Espérance

Article repris de RCF

Intégralité de l'homélie : suivre le lien.

Extrait sur l'Espérance : "Contrairement à ce que l’on pourrait comprendre spontanément, ce n’est pas d’abord pour rappeler une histoire du passé que l’auteur de l’évangile, saint Luc, situe son récit avec tant de précision historique et géographique : « l’an quinze du règne de l’empereur Tibère ».

L’évangéliste y ajoute même des indications encore plus fines et identifiables par nos modernes chercheurs : les archéologues ont identifié des traces certaines du dénommé Pilate que nous citons dans notre Credo, et il est dit : « Jean, fils de Zacharie, parcourut toute la région du Jourdain ». Si l’évangéliste choisit de nommer ces précisions, c’est plutôt pour dire que ce qui s’est passé là et à tel moment s’inscrit dans une longue tradition – et alors il reprend les paroles du prophète Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ».

Cette tradition n’a pas fini son cursus et elle nous rejoint, nous, dans notre époque, et en notre lieu ! Ce qui se passe à l’époque du prophète Isaïe, ce qui se passe à une autre époque, celle du prophète Baruc dont nous avons entendu quelques lignes en première lecture, ce qui se passe à l’époque du dernier grand témoin et prophète de l’ancienne alliance, Jean, fils de Zacharie, appelé Jean le Baptiste, c’est l’expérience sans cesse renouvelée du peuple de Dieu qui a pu s’éloigner de Lui, ou qui a été déporté, exilé par des empires voisins, victime des puissants de ce monde ; mais Dieu n’abandonne jamais ce peuple qui devient ainsi un témoin permanent de la sollicitude dont Il entoure l’humanité tout entière, l’humanité à la recherche de la justice et de la paix pour tous les peuples : « Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal. »

On pourrait craindre que cette histoire soit d’un optimisme naïf ! Pourtant, génération après génération, les croyants en font l’expérience, le Seigneur n’abandonne pas les siens. Et si les détresses et les violences ne cessent pas au cours de l’Histoire des hommes, la vie des hommes est si précieuse aux yeux de Dieu qu’Il suscite, en tout temps et en tout lieu, des témoins et des disciples qui se nourrissent de sa force pour montrer le chemin de la victoire de la vie, de la confiance en Lui, de la construction en commun de la fraternité universelle des
enfants de Dieu et du don de soi qui y conduit. La tâche n’est jamais facile, mais elle trouve de belles occasions de se vérifier, de se donner à voir, comme la réalisation exemplaire de ce chantier pour rebâtir Notre-Dame de Paris en a fourni la preuve. « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. » 

Oui, les ravins qui séparent les hommes entre eux peuvent être comblés, les montagnes d’orgueil peuvent être rabotées, les tortueux mensonges peuvent faire place à la joie de la vérité, les obstacles déposés sur le chemin peuvent être remplacés par l’admiration réciproque de ceux qui concourent honnêtement : on peut se réjouir sans arrière-pensée de la réussite des autres qui fait grandir l’estime partagée. Nous pouvons désirer cela et y contribuer ; c’est en tout cas l’intention même de Dieu de le réaliser avec notre concours.
Et c’est une manière déjà d’entrevoir le salut qu’Il nous offre et le chemin que Lui-même nous indique pour marcher vers Lui, pour Le rejoindre puisqu’Il nous y appelle.

Ce matin, la peine du 15 avril 2019 est effacée. D’une certaine manière, et même si la sidération causée par l’incendie a pu être durable, la peine était déjà dominée quand la prière montait depuis les quais de Seine et de centaines de millions de cœurs dans le monde entier. 

La prière était déjà le signe d’une espérance encore étonnée d’elle-même, mais bien réelle. Le peuple immense de ceux qui cherchent Dieu pouvait déjà chanter : « quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu … ». " Mgr Laurent Ulrich, homélie du 8 décembre 2024 - repris par RCF

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