Ce monde a soif d’hommes justes. Mais la justice ne vient ni des règles, ni des apparences. Elle naît d’une foi vivante, d’un cœur
Aujourd’hui, ce n’est pas simplement une Parole qu’on lit. C’est une Parole qui nous traverse. Une Parole qui nous saisit. Elle ne s’adresse pas à des spectateurs. Elle s’adresse à des hommes. Des pères. Des fils. Des bâtisseurs. Des combattants. Elle nous dit : ce n’est pas par la Loi que tu seras juste, mais par la foi. Ce n’est pas parce que tu as coché toutes les cases. Ce n’est pas parce que tu as bien suivi les rites. Ce n’est pas parce que tu fais bonne figure à l’extérieur. Non. Tu deviendras juste si tu crois.
Regardez Abraham. Il n’avait rien de spectaculaire. Il était vieux, usé, sans enfant, sans avenir. Et pourtant, Dieu l’a choisi. Pourquoi ? Parce qu’il a cru. Parce qu’il a espéré contre toute espérance. Il n’a pas regardé son âge. Il n’a pas regardé son passé. Il a regardé Dieu. Il a fait confiance. Et c’est cette foi-là, cette confiance nue, qui l’a rendu juste.
Et Joseph ? Juste parmi les justes. Un homme silencieux. Un homme droit. Un homme debout. Il aurait pu se protéger, fuir le scandale, se couvrir derrière la Loi. Il en avait le droit. Mais non. Il a choisi l’amour. Il a choisi l’obéissance. Il a choisi l’abandon à Dieu. Et c’est là qu’il est devenu père. Père du Fils de Dieu. Parce qu’il a ouvert son cœur. Parce qu’il a accueilli l’inattendu. Parce qu’il a cru à la promesse, même quand elle prenait des chemins déroutants.
Et toi, frère, où en es-tu de ta foi ? Est-elle vivante ? Est-elle brûlante ? Ou bien est-elle tiède, routinière, enfermée dans des habitudes mortes ? Le Seigneur te le dit aujourd’hui, et il te le dit fort : « J’ôterai de ta chair le cœur de pierre. Je te donnerai un cœur de chair. » Un cœur de chair, c’est un cœur qui sent. Qui vibre. Qui saigne. Qui aime. Un cœur vulnérable, mais vivant. Un cœur ouvert à Dieu.
Mais pour avoir ce cœur nouveau, il faut tomber à genoux. Il faut confesser. Il faut s’abaisser. Il faut reconnaître nos cœurs de pierre. Nos colères rentrées. Nos fatigues de vivre. Nos échecs de pères. Nos duretés de maris. Nos silences coupables. Nos fuites. Nos peurs. Il faut que ça sorte. Il faut que ça craque. Pour que Dieu passe.
Mes frères, ce monde a soif de pères vrais. De pères forts de leurs faiblesses . De pères doux. De pères qui ne fuient pas. De pères qui tiennent. De pères qui aiment. Et cette paternité-là, elle ne se construit pas à coups de volonté. Elle naît dans la foi. Elle naît dans la confiance. Elle naît dans l’obéissance à Dieu. Elle naît quand je cesse de tout maîtriser et que je laisse l’Esprit faire sa demeure en moi.
Alors aujourd’hui, à toi qui marches dans les pas de Joseph, à toi qui veux être père selon le cœur de Dieu, je te le dis : choisis la foi. Choisis l’abandon. Choisis la vie intérieure. Choisis ce cœur de chair. Laisse-toi transformer. Brise la gangue. Laisse tomber les masques. Pleure s’il le faut. Crie s’il le faut. Mais ne reste pas enfermé. Laisse Dieu entrer.
Car la foi, ce n’est pas une idée. Ce n’est pas une opinion. Ce n’est pas une théorie. C’est un feu. Un feu qui brûle. Un feu qui éclaire. Un feu qui purifie. Et ce feu veut habiter ton cœur.
Alors lève-toi. Avance. Comme Abraham. Comme Joseph. Marche. Marche avec foi. Marche avec ton cœur. Et deviens, par ta foi, juste aux yeux de Dieu.