« J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous
donnerai un cœur de chair. » (Ez 36, 26)
Dilexit Nos, du Pape François (24 octobre 2024) :
AMOUR POUR AMOUR
164. Dans les expériences spirituelles de sainte
Marguerite-Marie, à côté de l’ardente déclaration
d’amour de Jésus-Christ, il y a aussi une résonance
intérieure qui nous appelle à donner notre vie. Se
savoir aimé et mettre toute sa confiance en cet
amour ce n’est pas annuler nos capacités de don de
soi, ce n’est pas renoncer au désir irrépressible de
donner quelque réponse à partir de nos capacités,
petites et limitées.
Une plainte et une requête
165. Dans la deuxième grande manifestation à
sainte Marguerite-Marie, Jésus exprime sa douleur
parce que son grand amour pour les hommes ne
reçoit en retour que « des ingratitudes et
méconnaissances », « des froideurs et du rebut », «
ce qui – dit le Seigneur – m’est beaucoup plus
sensible que tout ce que j’ai souffert en ma
Passion ».166. Jésus parle de sa soif d’être aimé, Il nous
montre que son Cœur n’est pas indifférent à la
manière dont nous réagissons à son désir : « J’ai
soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des
hommes au Saint Sacrement, que cette soif me
consomme ; et je ne trouve personne qui s’efforce,
selon mon désir, pour me désaltérer en rendant
quelque retour à mon amour ». La demande de
Jésus est l’amour. Lorsque le cœur croyant le
découvre, la réponse qui jaillit spontanément n’est
pas une pesante quête de sacrifices ni le simple
accomplissement d’un devoir pénible, mais elle
concerne l’amour : « Je reçus de mon Dieu des
grâces excessives de son amour, et me sentis
touchée du désir de quelque retour, et de lui rendre
amour pour amour ». Léon XIII enseigne cela
lorsqu’il écrit que, par l’image du Sacré-Cœur, la
charité du Christ « nous pousse à l’aimer en
retour ».
Commentaire :
Pour les chrétiens, il y a un lien très fort entre
l’amour et l’obéissance. Jésus attend notre amour,
mais non seulement il l’attend : il nous le
commande aussi. Dans sa bouche, l’amour n’est pas
un conseil, mais un commandement : « Mon
commandement, le voici : Aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés. » (Jn 15, 12)
Cette obéissance que Jésus nous demande pour
l’amour, nous croyons qu’il l’a aussi appris de saint
Joseph. Saint Joseph, par le fait d’être le père de
Jésus, avait une autorité naturelle et unique sur
l’enfant. Vécue avec amour, cette autorité a enrichi
la conscience de Jésus et lui a donné de reconnaître
quelle était la volonté de Dieu pour lui à chaque
instant. L’obéissance que Jésus a appris à l’école de
Nazareth n’est pas l’asservissement aveugle à un
code de conduite, mais l’écoute de Dieu qui, dans saParole et dans notre conscience, nous parle et nous
dit quelle est sa volonté sur nous, son amour pour
nous. En ce sens, le commandement nouveau du
Christ n’est pas un ordre, mais une lumière
amoureuse pour notre conscience : nous n’avons
d’autre choix que de nous aimer si nous voulons
vivre en plénitude et ne pas nous entretuer.
C’est sûr qu’il est plus facile de donner des ordres
que d’éclairer les consciences, mais ce qui est
demandé à un père, à tout éducateur, n’est pas de
former des soldats mais des fils, des hommes et des
femmes libres et droits, joyeux et responsables.
C’est celle-ci la mission que Dieu a confiée à
Joseph. L’Écriture nous dit que Jésus, « 8 bien qu’il
soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance
9 et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous
ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel »
(He 5, 8-9). Joseph a appris l’obéissance à Jésus par
son exemple mais aussi sans doute par sa parole de
père, et il l’a ainsi introduit dans le véritable amour
du cœur humain.
Aujourd'hui, nous pouvons demander à Joseph
d’éclairer notre conscience, et de nous donner la
force d’obéir à Dieu qui nous parle et qui nous
révèle petit à petit son projet pour nous, même dans
les petits détails de notre vie. Qu’il fasse de nous
également des lumières qui éclairent la conscience
des autres comme il l’a fait avec Jésus, notre
Sauveur.Neuvaine pour la Marche de Saint Joseph 2025
– Jour 4, dimanche 16 mars – Soir
Nous sommes des instruments entre les mains du
Père. À la fin de cette journée, n’ayons pas peur
d’ouvrir notre cœur à ce Dieu qui nous aime et qui
nous appelle aussi à l’aimer, à lui rendre amour pour
amour. Si Joseph a pu écouter Dieu dans les songes
pendant la nuit, c’est qu’il s’endormait en restant
disponible et ouvert à Dieu.
Comme lui, commençons notre prière ce soir en lui
disant tout simplement que nous aussi nous voulons
l’écouter et le suivre là où il nous mènera.
Demandons-nous avec simplicité :
- Ai-je laissé Dieu me parler dans sa Parole ?
Dans ma conscience ? Comment ai-je
répondu aux appels qu’il m’a adressé
aujourd'hui à aimer davantage ?
- Est-ce que je laisse à Dieu de la place dans
ma vie, dans le temps de ma journée ? Ou
bien il est le dernier invité, celui que
j’oublie toujours à la porte pendant que
d’autres distractions remplissent les
minutes ou les heures de ma journée ?
- Comment est-ce que je vais laisser plus de
place à Dieu demain pour qu’il illumine
davantage ma conscience et mon
intelligence ?
Le cœur en paix, laissons que la suite de la prière
soit notre dernière parole, celle que nous voulons
adresser au Père qui nous aime.Hymne
Rappelle-toi, Seigneur, lorsque tu vins
Dans le vent de nuit au jardin
De la genèse,
Afin que l’homme trouve au cœur
Un nouveau jour, plus intérieur.
Qui le rappelle à son Seigneur,
Quand l’aube baisse.
Tu ne l’as pas abandonné ;
Ton esprit de feu dans la nuée
Resta fidèle,
Et puis le ciel s’est découvert
Quand tu as pris chair de notre chair
Quand tu donnas à l’univers
Sa nuit nouvelle.
Psaume : 118
1 Heureux les hommes intègres dans leurs voies
qui marchent suivant la loi du Seigneur !
2 Heureux ceux qui gardent ses exigences,
ils le cherchent de tout cœur !
3 Jamais ils ne commettent d’injustice,
ils marchent dans ses voies.
4 Toi, tu promulgues des préceptes
à observer entièrement.
5 Puissent mes voies s’affermir
à observer tes commandements !
6 Ainsi je ne serai pas humilié
quand je contemple tes volontés.
7 D’un cœur droit, je pourrai te rendre grâce,
instruit de tes justes décisions.
8 Tes commandements, je les observe :
ne m’abandonne pas entièrement.9 Comment, jeune, garder pur son chemin ?
En observant ta parole.
10 De tout mon cœur, je te cherche ;
garde-moi de fuir tes volontés.
11 Dans mon cœur, je conserve tes promesses
pour ne pas faillir envers toi.
12 Toi, Seigneur, tu es béni :
apprends-moi tes commandements.
13 Je fais repasser sur mes lèvres
chaque décision de ta bouche.
14 Je trouve dans la voie de tes exigences
plus de joie que dans toutes les richesses.
15 Je veux méditer sur tes préceptes
et contempler tes voies.
16 Je trouve en tes commandements mon plaisir,
je n’oublie pas ta parole.
Parole de Dieu
« 4 Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est
l’Unique. 5 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. 6 Ces
paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans
ton cœur. 7 Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras
sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois
couché ou que tu sois levé ; » (Dt 6, 4-7)