Cette neuvaine, préparée par le Frère Nicolas Burle*, est destinée à tous, mais particulièrement à ceux qui voudront préparer leur cœur à se consacrer, le 10 octobre, au Cœur-Sacré de Jésus
Dimanche 4 octobre - 27e dimanche du temps ordinaire
Un cœur blessé
Evangile selon saint Matthieu 21,33-43 : Voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : ‘Voici l’héritier : venez ! Tuons-le, nous aurons son héritage !’ Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ?
L’incroyable dans cette parabole, c’est que les vignerons ont été exaucés. C’est par la mort du Fils que nous avons reçu son héritage : la vie éternelle. Ce que le Seigneur Jésus annonce le soir du Jeudi saint, le don de son corps et de son sang, il le réalise, au sens propre, il le rend réel le vendredi saint sur la Croix. Et après sa mort, de son cœur transpercé jaillit l’eau et le sang car même d’un cœur blessé peut jaillir la vie.
Pour approcher le mystère de charité de la Passion, nous pouvons méditer le geste que le colonel Beltrame a posé en 2018. Dans une prise d’otage, un homme a donné sa vie pour qu’une autre personne ait la vie sauve et il en est mort. Ce geste fou d’amour est le geste que le Christ a fait pour chacun de nous sur la croix.
À cette différence près que nous étions pris en otage du péché par notre faute. Lui, innocent et pur, a pris notre place, la place des coupables, et il en est mort. Le Christ a pris sur lui ce dont il nous sauvait. C’est un échange : en prenant sur lui notre mort, il nous donne sa vie. En prenant sur lui notre faiblesse, il nous donne sa force. En prenant sur lui notre misère, il nous donne sa miséricorde. Comme il est vraiment homme, il est vraiment mort. Il a ainsi entraîné la mort dans l’abîme et l’a vaincue. Le troisième jour, il s’est montré vivant à ses disciples d’une vie immortelle. Comme il est vraiment Dieu, il a accompli cela pour l’éternité : pour tous les hommes de tous les temps. C’est cette victoire sur la mort que nous célébrons chaque dimanche.
C’est cette victoire contre le péché que nous sommes aussi invités à célébrer en allant nous confesser pour nous préparer à notre consécration. Le Seigneur nous commande et de l’aimer et d’aimer notre prochain comme nous-même. Est-ce que j’aime Dieu ? Est-ce que j’aime mon prochain ? Est-ce que je m’aime ? Le péché, ce sont toutes les pensées, les paroles et les actes qui viennent volontairement blesser ces trois relations d’amour. Venons donc maintenant chercher ce qui nous attend depuis toujours sur la croix : le pardon inconditionnel du Seigneur.
Dans ton amour inépuisable, Dieu éternel et tout-puissant, tu combles ceux qui t'implorent, bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs ; répands sur nous ta miséricorde en délivrant notre conscience de ce qui l'inquiète et en donnant plus que nous n'osons demander. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.
-Notre Père
-10 Je vous salue Marie
-Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Amen
*Le Frère Nicolas Burle, dominicain, attaché au couvent de Lille, est Aumônier Général des Scouts Unitaires de France. Son dernier livre, 'La messe est (bientôt) finie ?' vient d'être publié aux éditions du Cerf.