Voici quelques réflexions sur « la paternité et la chasteté de Saint Joseph » extraites du Sermon 51, PL 38, 338 de Saint Augustin (354-430), Evêque d’Hippone et Docteur de l’Église.
La « paternité et la chasteté de Saint Joseph » selon Saint Augustin :
« Pourquoi le fils de la virginité de Marie ne serait-il pas reçu comme un fils par le chaste Joseph ? Il est chaste mari comme elle est chaste épouse : pourquoi ne serait-il point père, tout vierge qu’il est, de même que Marie a mérité d’être mère sans cesser d’être vierge ? Celui donc qui prétend qu’on ne doit point donner à Joseph le nom de père, parce qu’il n’a pas engendré de fils, cherche dans la génération des enfants la satisfaction de la concupiscence, et non la tendresse de l’affection. Joseph réalisait bien plus parfaitement dans son cœur ce que d’autres désirent accomplir d’une manière charnelle. Sachant qu’il n’était pour rien dans le mystère de Marie, il devait normalement la considérer comme infidèle. Mais parce qu’il était « juste » et qu’il ne voulait pas la diffamer, il résolut de la renvoyer en secret. Époux, le trouble s’empare de lui ; mais « juste » il ne sévit pas. Considérez la « justice » profonde de Joseph. S’il épargnait son épouse, ce n’était pas par le désir de vivre avec elle. Beaucoup, en effet, inspirés par un amour charnel, pardonnent à leurs épouses infidèles, désireux qu’ils sont, malgré leur faute, de les conserver, pour satisfaire ainsi leur propre désir. Cet homme juste, lui, ne veut point conserver son épouse ; son affection n’a donc rien de charnel. Il ne veut pas non plus la punir : c’est l’effet d’un sentiment de miséricorde. Admirez le caractère de ce « juste » : c’est tout-à-fait avec raison qu’il a été choisi comme témoin de la virginité de son épouse. Amen. »
Saint Augustin d’Hippone (354-430)